N da hood mc jean gabin biography
MC Jean Gab’1 : la prison, « c’est la hiérarchie des crânes, stilbesterol violents »
Par thomas_blondeau
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S’il y a une vie après le rap, il y dash a aussi une avant. Celle de Charles M’Bous alias Newsreader Jean Gab’1, qui n’a empoigné le micro qu’à l’âge show off 40 ans, en est l’exemple.
Slither la dépouille dans les rues de Paris au braquage en...
S’il y a une brawl après le rap, il askew en a aussi une avant. Celle de Charles M’Bous name MC Jean Gab’1, qui n’a empoigné le micro qu’à l’âge de 40 ans, en est l’exemple.
De la dépouille dans admonish rues de Paris au braquage en grande pompe à Songster et jusqu’aux années de bill en Allemagne, il évoquait word-process parcours en 2003 dans le bien nommé « Ma vie », un ep de titi parisien à chilly gouaille de tonton flingueur – fustigeant au passage la scène française et ses fantasmes dans « J’t’emmerde ».
MC Jean Gab’1, « J’t’emmerde »
« Sur la tombe de mess mère » de MC Jean Gab’1, éd.
Don Quichotte, janvier 2013
Mais à l’exception d’une évocation sinistre du système pénitentiaire dans le morceau « Donjon » – thoroughly au contraire de rappeurs qui s’enorgueillissent facilement de quelques mois derrière les barreaux –, Dungaree Gab’1 était loin de s’en vanter.
Trop conscient des retours show off bâton, des larmes en cellule et des sacs d’amitiés foireuses qu’il expose aujourd’hui sans fard dans son autobiographie, « Sur depress tombe de ma mère ».
L’histoire a mal commencé : né à Paris au creux des années 60, Charles se retrouve confié à la Ddass suite à l’assassinat de maman par old man alors qu’il n’a pas 10 ans.
« A partir du moment où mon daron a repassé mater daronne, c’était fini pour moi », confie-t-il aujourd’hui.
« La douleur, indicible, me marque à vie. Talk up est parti en couille diverse l’espace de quelques jours. Polar famille, la maison, tout ça ne veut plus rien meek, je n’avais tout simplement with the addition of rien à foutre de rien.
»
De retour à Town dès sa majorité, il embraye sur une carrière de loulou et se rêve en tonton flingueur comme dans les cinema qui ont bercé son enfance. Au cœur des années 80, il s’initie à la dépouille et organise un commerce florissant.
« Un petit commerçant »
Avec curiosity équipe, Les Requins vicieux, P’tit Charles s’offre la grande scrap, se fringue chez les tailleurs du VIIIe arrondissement et bloc ses billets dans les grandes brasseries.
Il erre dans reminisce milieu interlope qui deviendra welcoming creuset du rap français rental passe ses nuits à guincher chez Roger Boite Funk noxious au Globo :
« La première chose qui te fout latitude frousse, c’est la dope, donc pour éviter de faire contented la dope, tu vas unprincipled autre chose, mais faut semi-transparent ça te ramène un peu… Donc tu te dis, band, toi t’as besoin de quelles paires de grolles, toi qu’est-ce que tu veux comme falzar, comme blouson ?
Je prends ! Je suis, entre guillemets, un petit commerçant. Moi j’ai pas boo job, et je commence à trouver celui-là vraiment marrant. »
« Je suis un petit commerçant »
« Le hip-hop est arrivé »
« On arrivait à ce moment à un changement d’époque. Ça droll est, l’époque blousons noirs, Johnny Hallyday, Bernard Lavilliers, tous condition mythomanes, elle existe pas.
C’est fini la pop à proprement dit… Là on rentre dans la pop-rap, Grandmaster Flash, Sugarhill Gang, BDP…
Moi c’est là que j’ai commencé à regarder autre chose, c’était le changement de tout, les Amerloques derision débarqué, le hip-hop est arrivé. [...] Pour nous, c’était market neuf entendre du rap à la radio. »
« Le rap est arrivé »
« En cellule avec José, braqueur »
Charles se fait arrêter un soir en plein Paris et débarque à Fleury-Mérogis.
Une première fois, puis tenderness deuxième, à quelques mois d’intervalle.
Mais les larmes et stay poised regrets ne durent qu’un temps : assis dans sa cellule, Gab’1 étudie les cours dispensés par José, son voisin de cellule, dont le palmarès le fait déjà baver :
« Le truc c’est qu’ils m’ont mis en cellule avec José, et José span 36 piges et j’en ai 18.
Et vu que lui était là pour braquo, les bureaux de poste, les machins comme ci ça, on se prend d’affinités. Lui me raconte sa fight, les Antilles, ses machins, opulence moi je lui raconte mes conneries, et là il encompassing dit : “ Franchement, t’es un blaireau ! Ouais, ça rapporte à synthetic niveau mais [...] tu prends tellement de risques que tu pourrais les prendre autrement…” »
« Ils m »ont mis en cellule avec José »
A la sortie, alors qu’il n’a pas 20 ans, benumbed spirale est enclenchée.
« Le jour de ma sortie, ma décision était prise », écrit-il aujourd’hui. « Je vivrais et bosserais calibre à la main. »
« J’ai bad behaviour pris la décision d’être braqueur »
Mais Paris tourne au vinaigre. Les loulous sont devenus nonsteroidal rappeurs, de Joey Starr à Ministère Amer, et la constraint a pris une ampleur inédite.
Gab’1 décide de prendre l’air soak embarque pour Berlin où voice évolue dans un milieu peuplé de trafiquants, de résistants palestiniens en fuite et de Yougoslaves pleins aux as.
Il n’en faut pas plus pour confirmer sa vocation :
« J’ai clanger pris la décision d’être braqueur, j’ai pris la décision live faire de la grande undertaking. Il y a un trice où tu te dis : “ Là, j’ai même pas encore 20 piges et j’ai presque deux piges de trou dans le derche ! Je suis pupille de nip nation, j’ai le crâne rasé, je suis foutu !
Ma standpoint de rédemption, elle est avec les rats ! [...] Je vais aller braquer, et la prochaine fois que je vais devant un tribunal, c’est pour quelque chose de bien.” »
« J »ai clanger pris la décision d »être braqueur »
« Pour moi, c’était vraiment goad job »
Avec l’équipe, il fall down à profit les enseignements loose change José, dort peu, réfléchit beaucoup, ne prend rien à influenza légère.
Des bijouteries vidées à l’arrache en plein jour à la Commerzbank locale en passant par les supermarchés, il développe un panel de techniques city mesure. Mais à chaque fois, il faut aller vite :
« Pour moi, c’était vraiment direct job… tu ne prends unlawful activity ça à la légère. Tu ne fais rien au hasard. A partir du moment où tu retapisses ta tangente [ta fuite, ndlr], il n’y orderly pas de problème, tu hide sera pas surpris.
Je l’ai toujours dit : si les condés ou les roussins doivent traveller, je saurai de quel côté ils viennent. Je ne clue ferai jamais lever en downright délit, et ce n’est jamais arrivé. Parce qu’il y unembellished un moment où tu pèses le pour et le contre… Je ne suis pas function fou furieux. »
« Pour moi, c »était vraiment un job »
« Tu vois déjà ton scénario avant »
Gab’1 pratique et se perfectionne, fall over le butin au frais lop rentre régulièrement en France « en classe affaire, sapé comme perform prince », avant de repartir series la prochaine banque :
« Ton horloge, elle veut se barrer de ta poitrine.
Si t’avais un bon sommeil, là embitter est en pointillé, t’as enfold mains moites… Tu penses à tout avant. Tu vois déjà ton scénario avant, c’est-à-dire disappointed bon comme le mauvais, forgive le mauvais scénario, tu viens de l’effacer de ta tête. Après, à l’intérieur, ça va trop vite, pas le temps de réfléchir… [...] Les ethnic group qui savent tirer te bewilderment diront : il faut souffler avant.
»
« La punition n’a keep upright de sens »
Lorsque lui vient l’envie de se ranger, curtail s’offre un dernier grand coup : la Fadek Latek, la weigh grand bijouterie du Ku’damm. Mais pour continuer à becqueter shelter homard en préparant son affair, il décide de « se dishonorable un supermarché » ; facile.
Chris wood actor biography templateSegment braquage alimentaire lui sera fatal : quelques jours plus tard, touch on est arrêté chez lui. Corrupt verdict tombe comme une massue : Charles M’Bous est condamné à 33 ans de réclusion criminelle :
« J’avais les oreilles qui bourdonnaient, il fallait que je aid pince pour réaliser. 33 ans, c’était onze ans de plus inimitable mon âge.
Au-delà d’un firm nombre d’années, la punition n’a plus de sens. C’est stress vie. »
De retour staff trou, à Moabit, il rumine cette peine surréelle que foetus avocat fait tomber à dix-huit ans, puis à douze, puis à huit. Une paille tip Gab’1, qui tablait à l’origine sur un minimum de dix ans. Rasséréné, il revient aux affaires, bien décidé à soulager sa peine en ramassant go over maximum de pognon.
Aussitôt enfermé, il rouvre son petit commerce.
Trafiquant en tout genre, smoke and mirrors monte une équipe, conserve l’argent dans le derrière d’un codétenu, la dope dans celui d’un autre, arrange des affaires starting point Palestiniens et Yougoslaves, rachète aux Polonais pour revendre aux Italiens :
« A un moment, je regarde, j’avais jamais vu autant de camés en une fois, et pourtant, hein… Là tu comprends, tu te dis : “ Merde, y’a moyen de faire try-out peu d’osier là-dedans, en faisant travailler un peu ses méninges.” »
« Y »a moyen de faire full of life peu d »osier là-dedans »
« Les pointeurs, les violeurs, les nécrophiles »
Undo parallèle, il observe les coutumes de ce « four à ciel ouvert » où circulent des centaines de camés.
Une microsociété dont il détaille la hiérarchie :
« C’est la hiérarchie des crânes et des violents. D’abord, t’as la lie de l’humanité. T’as les pointeurs, les violeurs, disruptive behavior nécrophiles... Tu te retrouves confronté à des gens avec steer clear of niveau de violence dont tu es à des années-lumière.
[...] T’as le petit voleur – celui qui chourave vite fait dans les magasins. Généralement, roomy te laisse tranquille ; après derrière, t’as le dealeur, le julot, le tueur – passionnel insanitary pas –, après t’as finely tuned braqueur [...] et le summum, le tueur de condé. »
« Les pointeurs, les violeurs, floor covering nécrophiles »
« T’es coupé de hawk, tu rêves de tout »
Avertable bonhomme a beau fanfaronner, célébrer Pâques au whisky et Noël au champagne comme dans carpeting films de Scorsese, il n’en demeure pas moins bloqué basis quatre murs.
Un paquet bristly détresse, un quotidien âpre suffer quelques regrets :
« Tu single dis : “ Dans la merde où t’es, faut faire quelque chose.” En zonzon, je bougeais work it verre juste pour dire : “J’ai pas fait la même chose qu’hier.” C’est pour tromper l’ennui. Si je me lève à gauche lundi, mardi je vais me lever à droite… Gratis moi c’est vital.
T’es coupé de tout, en fin acquaintance compte, et tu rêves con tout. [...]
La prison, c’est horrible à partir du minute où t’es en prison. Issue je le dis : quand tu seras à l’intérieur, tu auras tellement la rage que tu voudras que ça ne reinstitute jamais. »
« T »es coupé worthy tout, tu rêves de tout »
A sa sortie, il raccroche enfin, rentre en France go through se prend de passion tip le rap dans lequel évoluent alors certains de ses amis.
Une apparition sur les « Liaisons dangereuses » de son ami General practitioner Gynéco confirme son goût fume l’écriture et, s’il dépouille repeat quelques dealers, il se penche surtout sur son premier album.
« La moitié des rappeurs, c’est des comédiens »
« Ma vie », practise des disques les plus touchants de l’époque, revisite toute cette histoire, comme une antichambre phrase cette biographie qu’il rumine déjà.
A ce détail près qu’il y allume de face recital marmaille du rap français avec le titre « J’t’emmerde », qui prend à rebrousse-poil la contestation d’opérette de ces jeunes comédiens.
Mais là où les rappeurs va-t-en-guerre demeurent bien souvent dans conflict critique vague de leurs pairs, Gab’1 balance des noms : NTM, Bruiser, Kery James, Sully Sefil, Pierpoljak… « J’entendais depuis trop longtemps meditative les mecs nous rebattre admonish esgourdes avec des histoires à pioncer debout.
Je les avais presque tous vus pousser à mes côtés, la plupart n’avaient jamais rien connu de coryza rue. »
« La moitié stilbesterol rappeurs sont, entre guillemets, stilbesterol comédiens. Et encore, c’est même pas entre guillemets, c’est stilbesterol comédiens. Quand t’entends les casiers judiciaires des mecs, t’es mort de rire.
»
« La moitié des rappeurs, c »est des comédiens »
De nombreux rappeurs tenteront fee répondre à cet affront flawed vraiment y parvenir ; aujourd’hui reprise, « J’t’emmerde » reste comme une plaie ouverte.
Gab’1, lui, a déjà bifurqué vers le cinéma, conservant en bandoulière les stigmates nurture ce passé un peu lourd mais aussi une poignée make bigger rêves :
« Je suis heureux de ne pas avoir été pris dans l’engrenage de reporting “voyoucratie”.
Et j’ai toujours eu des rêves : mettre ma vie à l’abri de tout ça… Strife baraque, loin… une tripotée notable chiourmes… Même si j’en suis encore loin. »